jeudi 22 avril 2010

Les infoutus 3 - De tout baigne à la dernière campagne de dératisation

Didier de Lannoy
alias Vié ba Diamba, alias Matiti ya Pamba
Fej et Dijo
ou
les Infoutus de la vie

croquis, crayons ou pochades qui procèdent tous de la même « approche » que les dépêches AnaCo et les chroniques Huppé cul : des histoires brèves (lisibles sur écran, qu’on zappe ou qu’on imprime, qu’on classe ou qu’on supprime) ; des histoires qui s’intègrent dans un ensemble plus vaste (à charpente plus ou moins souple, à sauce plus ou moins gluante), comme des pièces d’un puzzle, à travers un dénominateur commun, des personnages récurrents et parfois même une trame (souvent obscure) ; des textes diffusés immédiatement après avoir été écrits, « just in time », par e-mail (à la merci des FAI : Un nouveau groupe armé ? Meuuunon, des fournisseurs d’accès internet !)...
2008-2009
Recueil
- On solde et on ferme !
d'extraits déjà diffusés par e-mail

Fej ? Qui n'est-il pas ? Cliquez sur:
Dijo ? Qu'est-ce qu'elle n'aime pas ? Cliquez sur :

http://jodi-book.over-blog.com/article-jodi-toute-la-nuit-chapitre-cinq-54183619.html




Tout baigne


Des tanks, des ambulances et des corbillards prennent position et se préparent à intervenir. Des soldats, des infirmiers et des croque-morts se réchauffent autour d’un brasero.

Les infoutus sont devenus

- Mieux encore qu’avant !

le champ de bataille, le terrain de chasse, le site de forage, la concession minière, la zone d’essais nucléaires, la plantation de soja transgénique, le laboratoire d’expériences médicales et pharmaceutiques, le cimetière des vieilles bagnoles et de déchets toxiques, le décor de films d’aventures ou d’émissions de téléréalité, le poumon vert, la plage de sexe, le grand séminaire, la réserve ornithologique, la cour de récréation et le zoo humain des foutus.

Sur le marché des idées, des sexologues, des théologiens, des spéculateurs et des hommes politiques organisent de féroces combats de chiens dans lesquels la liberté, l’égalité et la fraternité sont mis en compétition. L’appât du gain et l’individualisme jalousent, concurrencent et bousculent la camaraderie et le secours mutuel.

Furieusement, âprement, sauvagement.

Tout baigne.


Fej est-il belge par hasard, sans l’avoir vraiment mérité ?


Fej serait-il né par hasard

- Comme un enfant de chemineau, de saisonnier ou d’aérostier ? Comme un enfant de la balle, une feuille morte ou un cerf-volant marron ?

en Belgique ? Ou sa mère aurait-elle été emboutie, pendant la guerre de 40-45, par un infoutu, aumônier

- Ou même un facteur cul-de-jatte et un serrurier aveugle qui auraient échappé à la mobilisation, pourquoi pas ?

militaire de l’armée belge en déroute, aux paroles doucereuses et aux mains peloteuses, qui passait tous ses dimanches à dire la messe au comptoir d’une brasserie de grand renom et à recevoir des dames de belle prestance

- Dépressives ? Délaissées par des maris guerroyeurs ! En pleine détresse ?

en confession dans les toilettes de l’établissement… et qui

- Mais non, Fej, tu rêeeeeeeeves ! Tu es né en 1939, toi, bien avant la guerre !

aurait, innocemment, versé une goutte de miel ou de rosée dans l’oreille de la maman de Fej ?


A quoi s'occupent les troupes d’occupation


Pourquoi, pendant leurs occupations, les reitres truculents et les inquisiteurs politico-religieux ordonnent-ils

- Le piano, l'accordéon, la trompette, le saxophone, la guitare, l’harmonica, le washboard, le birimbau ?

- Tous !

- Le satonge aussi ?

- Aussi !

la confiscation des instruments de musique des infoutus ?

Pour quel barbecue, quelle crémation, quel autodafé de notes impertinentes et décadentes ?

Pour monter, en fanfare, à l’assaut de quel ilot de résistance ?

Mais peut-être, tout simplement, s’agit-il de bien faire chier les infoutus, de les déprimer à donf, de rendre leurs soirées plus longues et plus ennuyeuses, de les obliger à regarder Jean-Luc Delarue, Christophe Moulin, le Carnet du bourlingueur et les Feux de l’amour à la télévision, non ?


Jeux de société


Irruption d’un groupe armé de jeunes patriotes ardents, de disciples fervents et doctrinaires ou de supporters enthousiastes et déterminés... Fusillade dans un bar, une église, un aéroport, un stade de foot, un supermarché, un hôpital, une école ou une salle de billard…

La guerre est finie

- Ben oui ! Ceux-là ont perdu !

seulement pour les infoutus qui n’arrivent pas à se relever… les autres peuvent toujours continuer

- Circulez !

à vivre comme s’il ne s’était jamais rien passé.


Des nouvelles de Fej


Fej est étonné et

- Nzambe ! Souffrirais-je du diabète* ?

passablement inquiet : il vient de découvrir une infoutue

- Qui ça ?

une fourmi

- Où ça ?

dans son pispot de prostateux, sur le palier du troisième étage, entre le chambre qu’il partage avec Dijo et

- Elle ne bougeait plus rien, l’éthylique! Ni sa tête de poivrote, ni ses bras de cuitarde, ni ses pieds de soulaude, rien !

son bureau-mansarde, ivre-morte, noyée dans les sucres de Fej ! Oooh !


* Le diabète étant suspecté d'être la maladie du diable ?


Pâques


Ebranlé, balloté, brimbalé, secoué, bousculé, malmené par un violent seisme décidé en très haut lieu, Yechoua, très occupé à jouer sa dernière scène, très concentré, très inspiré, s’est brutalement

- Ça glisse, ça patine, ça coulisse !

décroché de sa croix… comme une mangue trop mûre qui rebondit sur un toit en taule avant de s'écraser sur un couple de vieux nains de jardin… ou comme prothèse mammaire mal accrochée qui se détache brusquement de la poitrine d’une chanteuse en voie de reconstruction… ou comme un étron trop lourd qui s’abime au fond de la cuvette des chiottes…

Il a dévissé de son gibet, dégringolé de son piédestal… et s’est ramassé une sacrée foutue gamelle… et s’est méchamment tordu les reins, tordu les pouces et foulé les pieds en touchant le sol.

Profondément oppressé

- On étouffait ! On n'arrivait même plus à respirer! Les avions manquaient d'air et tombaient du ciel comme des mouches baygonisées ! C’était l’horreur absolue ! J’ai failli en avaler mon dentier !

par cet attentat et les tapages politiques, vacarmes religieux, émotions télévisées et autres fracas, ramdams et bataclans qui accompagne ce genre de catastrophe ordonnée en saint lieu, Yechoua

- Marre ! A-t-on jamais demandé mon avis ? On aurait quand même pu me prévenir, non ? Ce n’est pas une vie, ça !

a décidé de ne plus être le fils de Dieu.

Il a aussitôt demandé l’asile politique à l’Iran ou à la Corée du Nord et exigé d’être débaptisé et rayé définitivement des registres de l’église catholique.


Nani wana ?


Viktor demande

- Est-ce que je le connais ? S’agit-il d’un Tunisien, activiste des droits de l’homme dans son pays et qui a travaillé avec la Monuc dans l'Est de la RDC ?

qui est cet infoutu, Jef et

- C'est qui Fej et qui est Dijo ? Ce ne sont pas Djuna et Lianja ? Rassurez-moi ! Ce n’est pas quand même pas ainsi que le Vieux surnomme mes petits frères maintenant ? Il devient grave, celui-là !

Passyna aussi.

Ainsi donc, maquillé, déguisé, méconnaissable, insaisissable, éminemment toxique et ne ressemblant plus à personne, Fej ne laisse-t-il aucune chance de survie aux crocodiles privés d’affection et aux papillons insouciants qui s’imaginent pouvoir

- Et qu’est-ce qu’ils se délectent à cette idée !

le parcourir hâtivement et s’en nourrir goulument, comme d’une pomme ou d’une mangue qu’on n’a pas cueillie dans un arbre mais ramassée sur l’herbe, eh ?

Fej doit-il se déchausser et se déshabiller complètement pour recevoir chaleureusement et

- Et cesser de se gratter, gratter, gratter, gratter, gratter le nez, les oreilles, les pieds, l’entrejambe et le trou de balle !

laisser courir sur tout son corps les fourmis obstinées, les serpents lascifs et les insectes séducteurs qui le bouquinent sans mâcher, le démangent et aspirent à le dévorer vivant, comme une moule de bouchot ou un octopus qu’on n’a pas pêché en mer mais trouvé sur une plage, oh ?


Quintes de toux, accès de fièvre et claquements de dents


Les routes se coupent. Les ponts s’écroulent. Les bâtiments se lézardent. Les cloches se décrochent. Des tuiles, des ardoises, des corniches et des cheminées se détachent et s’écrasent sur les trottoirs. Des murs gonflent. Des vitres explosent. Un drap pend à la fenêtre du premier étage d’une maison désertée par ses habitants.

Un hôtel s’effondre dans les Abruzzes, dans la province de Sichuan ou au Brabant wallon.

Un enfant de la classe de première maternelle, âgé trois ans et demi, meurt écrabouillé par une armoire, à l’école des Trieux, rue Saint-Eloi, à Morlanwelz.

Des religieuses apeurées, expulsées de leur couvent, chicotées par des confesseurs et des mères supérieures, égarées, en larmes, hagardes, hébétées, pieds nus, en chemise de nuit, errent dans les rues du bas de la ville, s’agenouillent au bord de la route, prient.

Des camps sont dressés aux alentours de la ville. Parqués sous des tentes de l’armée, des hommes

- Mais peut-être sont-ils des animaux ?

maigrissent, s’allongent sur un matelas en mousse, s’étendent sur le sol, se fatiguent de vivre, essayent quand même de se relever, n’y parviennent pas, s’épuisent, se dessèchent et finissent par mourir exsangues.

Enceintée par le sacristain de la paroisse, la demi-fille du curé fait couler

- Au nom de Jésus, notre Seigneur ! Au nom de la seringue cassée dont l’extrémité est restée enfoncée dans mon vagin ! Au nom des yeux qu’il me reste pour pleurer !

son enceinte, au presbytère, dans un chapeau haut de forme ou un pot de géranium vide, secrètement, près de la cabane à outils, à l’arrière du jardin.


Et voilà que l’orage gronde et qu’il pleut toute la nuit et que rôdent (et qu’ils interdisent !) les charognards (interdiction de ramasser du bois mort sur la berme centrale de l'autoroute et d'y découvrir le cadavre d'un Mérovingien qui, certes, était né pieusement mais qui

- Que faisait-il à cet endroit ?

entretemps était décédé dans le péché !) et que (et qu’ils interdisent !) les papes profèrent (interdiction de se servir

- Un homme de troupe ne peut pas entrer en contact direct avec le Quartier Général et le Haut-Commandement ! Ni même une cantinière, ni même une vivandière, ni même une fille à soldats qui aurait les faveurs d’un sous-officier !

d'un téléphone portable dans un confessionnal !) et que les prêtres (portant un hibou sur l’épaule et faisant pipi avant de monter sur scène, en chaire de vérité ou sur la croix), bannissent et que les enfants pleurent.

On ne dort plus, on veille.


Scène bucolique


La terre frissonne et tous les arbres du jardin grelottent et claquent des dents… secoués, secoués, secoués, secoués… secoués par les très grosses mains poilues du Seigneur Tout-Puissant.

Les pommes et

- Ce n’est pas la saison !

les mangues et les cerises et les papayes ne tombent pas sur le sol. Mais les pétales

- Et les pollens libèrent leurs parfums ! Et les nuages de coke se dispersent !

des fleurs, oui. Et les noix de coco aussi. Et un gros chat râleur, de tout son poids, oui. Et le nid d’une espèce d’oiseaux en voie de disparition et des œufs coloriés au pastel, encore chauds, oui. Et même un singe, une chauve-souris et un hibou. Ils tombent.

Et, pendant ce temps-là, un cheval et un rhinocéros paissent et n’arrêtent pas de paître et continuent de paître dans les prés environnants. Paisiblement. Et un éléphant et un âne aussi. Paisiblement. Et un infoutu (l’herbivore de Yolo, celui dont la besace contenait plein de petites culottes de femmes violées… et même le slip d’une religieuse) et un hippopotame

- Pas à la même heure ! Pas dans le même pays ! Pas dans la même histoire !

aussi. Ils paissent.


Glaisons !


C’est Pascale Devil* qui, infoutument, l’écrit : en Glaisan

GODc’est DOG


* Est-elle auteur ou seulement interprète ?



Etètement


Fej est mort dans un éboulement.

Pas même étouffé… mais déchiqueté par la mâchoire en acier d'un chien-flic de recherche et d'intervention, écrabouillé-carbonisé par un dragon lance-flammes pelleteur, bastonneur et fossoyeur ou éviscéré

- Meuuuunon ! Simplement décapité par l’infoutu coup de bêche d’un sauveteur maladroit !

par un marteau creuseur, vrilleur, foreur, troueur, perceur, piqueur enragé ?


Quand on bienheurise et qu’on s’endormaille au pied d’un manguier ou d’un avocatier, on peut s’attraper un fruit (comme un coup de boule) ou même des fientes (comme une giclée de sperme ou de chutney) sur la gueule mais on ne fait de l’ombre à personne, eh !


Fej n’a même pas été un père attentif et

- Tu n’as jamais emmené les enfants au Musée de Tervuren ! Ni même au Parc du Cinquantenaire ! lui reproche Dijo

magistral, ni un mari solvable et bricoleur, ni un copain de bistrot débonnaire et philanthrope, ni même

- Enfin !

- Ennfinn qquoi ?

- Enfin un motif légitime de fierté !

un fonctionnaire zélé du Service juridique ou du Service de formation de la Régie des Bâtiments, ni même

- Un expert en communication et organisation d’évènements citoyens ?

un militant convaincu et discipliné, ni même

- T’as fini d’m’cirer les galoches avec le lubrifiant moins cher de tes capotes de bienfaisance ! Tu m’empestes, couillard ! Tu t’fournis à l’Armée du Salut, peut-être ?

sex-friend savoureux.

Quand il aura fini d’être mort, personne ne sortira de l’ombre à sa place. Fej ne laissera

- Tartignolle ! Infoutu ! Emballeur d’œufs de Pâques en chocolat allemand ! Bécassot ! Patate ! Zozo !

- C'est tout ? Y a plus ?

- Ben non, y a encore… Gauthier de Villers nous a trouvé aut'chose… dans le vieux dictionnaire de Mamie Marguerite, la grand-mère de Dijo: Cornard (faisant le bruit produit par la respiration d'un cheval poussif) ! Clabaud (chien de chasse qui aboie mal à propos)! Pétarrrrrrrrrade (suite de pets que fait un cheval en ruant) !

pas d’ombre, eh !

Que les bœufs (et leurs boeuves ?) paissent, poussent, vessent, flousent, bousent mais

- Palado baninga ! Bolata bacapotes !

qu’ils ne cherchent surtout pas à se reproduire.


Fej et Dijo

Fej perdait la raison, le savoir, la mémoire, le fil de ses idées, beaucoup de noms propres et

- Des amis de toujours et des mots de tous les jours !

- Bleus ?

- Rouges aussi !

pas mal de noms communs aussi, l’orthographe, le sens de l’orientation, les règles de la multiplication et celles de la division. Et aussi celles de la concordance des temps.

Sa tête s’arrêtait tout le temps, comme un vieux portable infoutu, mal irrigué, mal oxygéné. Il fallait (la ou le) laisser refroidir… et (la ou le) laisser tranquille… (la ou le) laisser se reposer… se reposer… se reposer… se reposer… avant de pousser à nouveau sur un bouton et de (la ou le) remettre en route et de se voir reprocher

- Outlook Express* ne s'est pas éteint correctement !

- C’est quoi ça ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’est-ce qu’on me reproche encore ?

- Ça veut dire tout simplement ceci, que « Outlook Express n'a pas été quitté correctement la dernière fois qu'il a été exécuté » !

- Oh ! Vraiment ! Quelle impudence !

un comportement disgracieux.

Fej s’était retiré le permis de conduire. A temps. Préventivement. Depuis déjà longtemps.

- D'accord, le mot "dépression" est profondément ridicule ! Mais comment dire autrement : enfoncement, récession, mélancolie, langueur, lassitude, prostration, torpeur, éreintement, chute des cours de la Bourse ou crise de l'automobile ?

à ne plus fréquenter personne, à ne plus répondre au téléphone, à ne plus sortir de chez lui et à ne plus aller nulle part (ni à la place Ferrnand Cocq, ni à la place Flagey, ni au Bois de la Cambre, ni à une manif pour ou contre la cape ou la papote, ni à la Mer du Nord, ni en Ardenne, ni au Togo, ni au Congo, ni à l’anniversaire ou à la communion des uns, ni à l’enterrement ou au matanga des autres, ni dans un crematorium, ni dans une salle de fêtes, ni dans une galerie d’art, ni dans une maison de repos, ni au Carrefour, ni à la Mandibule, ni à Mpoko Bazar, ni à Inzia, ni même à la brocante de Matonge) sauf pour se faire cuisiner et peloter par des flics médicaux d’Erasme, de Saint-Pierre ou de Bordet, à ne plus prendre plaisir à quitter son bureau-mansarde ou son lit-télé pour descendre au salon et s'y péter la gueule à la bière ou au vin blanc en écoutant

- Sauf le flamenco et Nina Simone !

toutes les musiques que Dijo préfère...

Et Fej, à présent, constate qu’il n’assure plus. Rien du tout. Rien. Rien. Rien. Rien de rien. Ni intellectuellement, ni physiquement, ni financièrement. Ni

- J’essaie d’expliquer mon problème à Dijo, à mes enfants et à quelques amis. Je leur dis que j’ai une omelette (un brouillard !) dans la tête, que mon corps est en capilotade (et que ça se déglingue de plus en plus) et que mes poches sont trouées (et qu’elles ne retiennent même pas la poussière) ! Ils ne veulent pas me croire ? Ils refusent de m’entendre ? Ça les dérange ? Se sentent-ils menacés ? Veulent-ils que je fasse semblant ? Et que je continue de tirer, tirer, tirer, tirer, tirer ma charrette alors que je voudrais pouvoir brouter, tousser, péter, roter, braire, à l’aise, à l’ombre, au repos…et passer mes après-midi à cracher et à éternuer dans des toiles d’araignée…

rien.


* Il existe des variantes, mieux rédigées mais moins extravagantes : « Votre précédente session de Firefox s'est interrompue inopinément. Vous pouvez restaurer les onglets et fenêtres de votre session précédente ou lancer une nouvelle session si vous pensez que le problème était lié à la page que vous visitiez »


Fej et Dijo

Fej se pose

- Avant, elle n’aimait déjà plus beaucoup m’entendre brouter, tousser, ronfler, péter, roter, braire… et cracher et éternuer dans des toiles d’araignée ? Maintenant, c’est pire encore ?

des questions.

Dijo

- Tu ne vas même plus chez l’épicier et le boulanger du quartier ! Tu ne vides même plus le pispot et tu ne remplis pas non plus le lave-vaisselle ! Tes textes sont devenues sinistres et ne font plus rire personne ! On ne peut même plus compter sur toi pour faire le café, mettre le pain au four et monter le plateau du petit-déjeuner ! Et maintenant… tu voudrais te barrer comme ça… et nous laisser dans la merde ?

en plein désamour (sèche, rêche, revêche ?) (dépitée, fatiguée, abusée !) ne commencerait-elle pas à en avoir marre de son infoutu de mari et ne voudrait-elle pas

- Les sourds ne devraient pas faire du bruit tout le temps ! Et ils devraient cesser de poser des questions idiotes ! Si tu veux comprendre le film, dépose donc ton journal, mets ton appareil et regarde l’écran de la téloche ! Et cesse de te prendre pour un martyr de la révolution !

qu’il arrête de jouer à la coquette et de faire de son genre… et qu’il cesse de brouter, tousser, ronfler, péter, roter, braire… et de cracher et d’éternuer dans des toiles d’araignée...


Aux portes de Cayenne


Fej est bien obligé d’avouer ses frasques (et de mettre en évidence les turpitudes d’autrui) avant, de reconnaître ses fautes (et de trahir les défauts d’autrui) avant, de s’accuser (et de dénoncer autrui) avant. Une fois parvenu à l’entrée

- Saint Pierre ne reçoit plus en confession ?

du Paradis

- C’est trop tard, fiston ! Tu es un infoutu saint ! Pour toujouuuuuuuurs ! Plus question de revenir sur tes pas, masta !

plus personne ne l’écoutera.


La crise n’est pas la même pour tous les infoutus


En Belgique, le prix des fleurs coupées (moins 15%) et des voyages à l’étranger (moins 7%) est en baisse.

Tandis que le cours des enfants à adopter est en hausse

- Madonna, escortée par plusieurs gardes du corps, y est repartie faire son marché !

au Malawi.


Et si on vendait la maison ?


C’était la maison de toute la famille… Et c’est un cimetière aussi…

Quand on est criblé de belles dettes et qu’on a perdu son beau pognon et qu’on n’arrive plus vraiment à payer ses excellents impôts ou ses merveilleuses factures de téléphone, d’eau, de gaz ou d’électricité, on est bien obligé de mettre en vente la tanière de la meute et de vider alors

- Celles de son conjoint et celles de ses enfants ! Et les siennes propres aussi ! Celles des amis de toujours et celles des visiteurs d’un seul soir et d’une seule nuit ! Celles d’un octodon, d’un chat ou d’un couple (celle que Dijo applaudit le matin et celle que Fej ressuscite le soir) de mites ! Celles qu’on avait complètement oubliées et dont il aurait mieux valu ne jamais se souvenir ! Celles dont on ignorait même l’existence !

toutes les tombes, ne laisser aucun cadavre traîner, les ramasser tous et les enfermer dans des boîtes en carton ou dans des sacs en plastique avec fermeture éclair, trier les vieux os épars qui traînent encore et ne savent plus où aller, mettre de côté ceux qui

- Comme amulettes ou petit bois de chauffage ? Comme grattoirs ou cure-dents ?

pourraient peut-être servir, jeter les infoutus à la rue, enlever les toiles d’araignée et tas d’ordures ménagères qui obstruent les galeries du terrier, balayer l’escalier, la cour et le trottoir…


Dératisons


Ainsi, malgré de très nombreuses campagnes d'éradication, Dieu, la chtouille, les blattes, les rats (cherchant à sortir de la cuvette des chiottes et s’agrippant aux fesses d’un infoutu et lui mordant cruellement les arguments), les moustiques et

- Oh ! Touche pas à mon zizi, toi !

le sida sont-ils toujours parmi nous !

Quoi faire ?

Blasphémons davantage ! Vermifugeons et déparasitons !